
Zoom sur … Sarah, notre formatrice volontaire en Colombie
Sarah, formatrice de l’Iffeurope, est partie en janvier pour deux ans en Colombie, pour soutenir un projet de centre de formation pour des jeunes de quartiers très pauvres de Bogota : le YLDC. Elle met au service de ce projet ses compétences professionnelles acquises à Tremplin. Nous vous transmettons quelques lignes sur ce qu’elle vit à Bogota.

Ciudad Bolivar est le district le moins développé de la capitale Colombienne. Situé tout au Sud de la ville, il s’étend sur près de 130km2 et est peuplé de plus de 650 000 habitants. Comme tout quartier sensible de grande mégapole, les problématiques autour de la pauvreté sont nombreuses : logements vétustes, criminalité, peu d’accès au soin et à l’école, sentiment d’exclusion, trafic de drogues…
Le territoire est divisé en une multitude de quartiers populaires dont celui de Potosi qui abrite l’une des mission de notre association : le projet YLDC (Young lives Development Center: Centre de Formation pour les jeunes). Ce projet existe depuis 3 ans, importé d’Asie où il fonctionne aussi très bien. YLDC est une formation de 4 mois qui s’adresse à des jeunes entre 17-25 ans appelés « NINIS » (ni études, ni travail). Cette formation leur permet de remettre un pied dans les études et surtout de les accompagner dans leur projet d’avenir en leur montrant que des voies sont possibles pour eux. En Colombie, les études ont un coût très élevé, il est donc difficile pour les jeunes de ces quartiers de pouvoir y entrer mais il existe des bourses, des passerelles, dont très peu de ces jeunes sont informés.
De Février à Juin puis d’Août à Décembre, deux promotions d’une quinzaine de jeunes se succèdent. Sarah, forte de son expérience de formation à l’Iff Europe est en charge de la coordination pédagogique de la formation et apporte un soutien à la direction du programme. « La nouvelle promotion YLDC a commencé il y a un mois et demi avec 13 jeunes de Ciudad Bolivar, des jeunes motivés, qui ont soif d’apprendre, et qui ont envie de pouvoir rêver et étudier. J’ai pu mesurer la détresse dans laquelle ces jeunes se trouvaient en amont de la rentrée. Dans le processus de recrutement, l’équipe se déplace directement dans les familles et ce avec plusieurs objectifs : expliquer la proposition du programme aux proches (qui aimeraient beaucoup que leurs enfants gagnent de l’argent directement plutôt que d’étudier), instaurer un climat de confiance, et surtout mesurer l’environnement dans lequel vit le jeune (habitat, ressources économiques…) pour le comprendre dans son quotidien.
Depuis la rentrée, je découvre des jeunes qui s’ouvrent, qui apprennent à se connaître et à identifier leurs compétences et leurs goûts. Je découvre aussi des jeunes très forts, très humbles, attachés à leur pays et avec l’envie de pouvoir l’améliorer en étudiant.
Il y a deux semaines, une bombe a explosé à 5 mn à pied du lieu de formation. Cette attaque, revendiquée par les FARCS, visait un centre de police et a fait malheureusement deux morts (des enfants). Les étudiants et l’équipe ont été très marqués par cet événement, si proche de nous et si violent. Lors d’un temps de parole, j’ai pu mesurer l’envie et l’espoir de ces jeunes à vouloir améliorer les conditions de leurs pays et à lutter pour leurs droits. “

