
Cette jeunesse qui veut vivre nous interpelle.
Ça bruisse dans les murs de notre école, et ça fait du bien ! Ça bruisse d’étudiants … ça réjouit le cœur ! Qu’ils soient à Tremplin ou à OPEN, ils sont de retour pour des ateliers et sessions en petit groupe. Et rien qu’à les voir en cours ou discuter sur la terrasse, nous avons l’impression de revivre. C’est fou quand même ! Comme si des couleurs réinvestissaient nos locaux.
Drôle d’anniversaire
Il y a tout juste un an, j’étais en famille au Myanmar (Birmanie) à la rencontre d’acteurs de développement local ̶ un rêve que nous portions depuis plusieurs années. Une semaine avant le départ, notre avion qui passait par la Chine (alors en proie à la Covid 19) a été annulé suite aux fermetures d’aéroports, mais nous avons pu retrouver un vol in extremis. C’était juste avant le premier confinement.
Parvenu enfin au Myanmar, nous avons été très marqués par ces amis birmans qui s’engagent résolument pour aider leurs compatriotes à mieux vivre, à travers des centres de formation et la création d’entreprises sociales. Drôle d’anniversaire quand on voit l’actualité de ce mois de février.
D’une jeunesse à l’autre …
Alors que nos étudiants effectuent en ce moment leurs stages ou reprennent le chemin des salles de classe, d’autres jeunes au Myanmar envahissent les rues pour lutter pour la liberté. Dans ce pays, le processus démocratique avançait pas à pas depuis une décennie, après 49 ans de dictature menée par la junte militaire. Le pays était alors l’un des plus fermés au monde. Le 1er février, au début du mois, les militaires ont réalisé un coup d’état, arrêtant à ce jour plus de 450 personnes (politiques, médecins, étudiants, grévistes …), reprenant le pouvoir et annonçant un état d’urgence d’un an, brisant les rêves de démocratie naissante. La jeunesse birmane, qui a grandi dans un pays qui s’ouvrait progressivement, est vent debout avec la population contre la junte, et en première ligne des manifestations de désobéissance civile qui prennent des formes très diverses.
Cette jeunesse qui veut vivre nous interpelle. Celle qui choisit résolument en France de tenir bon, et de se former pour être acteur d’une société plus juste, et celle qui lutte pour défendre ses droits fondamentaux dans les rues des villes birmanes, parfois au prix d’incompréhensions familiales. Quel que soit le pays, cela nous met face à l’enjeu d’être avec les générations montantes, et de croire en leur capacité d’action.